Rayon Renaissance (XVIe siècle)
Les guerriers de Dieu : la violence au temps des troubles de religion, vers 1525-vers 1610

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 792, 737 pages
Poids : 1442 g
Dimensions : 13cm X 20cm
ISBN : 979-10-267-1111-7
EAN : 9791026711117

Les guerriers de Dieu

la violence au temps des troubles de religion, vers 1525-vers 1610


Paru le
Broché 792, 737 pages
préface de Pierre Chaunu
avant-propos de Denis Richet
Public motivé

Quatrième de couverture

C'est en se focalisant sur une violence jugée « inouïe » par les contemporains que ce livre entend proposer une explication de la grande cassure religieuse du XVIe siècle français.

Tout aurait commencé vers 1525, quand monte dans le royaume de François Ier une grande angoisse du châtiment divin. Le monde se surenchante prodigieusement : sur terre et au ciel apparaissent des signes prophétiques qui proclament l'imminence de la fin des Temps et la faute d'une humanité qui a oublié Dieu.

Survient le temps des guerriers de Dieu, le temps d'un « Triomphe de la guerre ». Deux imaginaires s'opposent aux lendemains de la mort du roi Henri II. Les huguenots, recourant à une violence désacralisatrice, s'efforcent d'éradiquer les « pollutions » d'une Eglise romaine ennemie du Christ : images et reliques saintes, prêtres... Les violences des papistes sont des violences mystiques qui visent le châtiment de tous ceux qui ont rompu avec Dieu : elles marquent sur les corps des hérétiques les signes effroyables de la colère du Christ accomplissant l'ordre des Temps. Cette histoire, qui, de part et d'autre, est celle d'une quête du pardon divin, culmine en intensité lors de la tragédie de la Saint-Barthélemy.

Pour les guerriers de Dieu, après 1572, s'ouvre le temps d'un « repli » de la violence. Aux protestants survivants, le massacre révèle une situation d'impureté culpabilisante ; aux catholiques, parce que se défait l'illusion d'une alliance retrouvée avec Dieu, il suggère que la France demeure infidèle et corrompue. La faute n'est plus celle des seuls hérétiques, elle est désormais celle de tous. Et l'angoisse prophétique revient en force avec le temps de la Ligue, « sainte union » mystique de préparation pénitentielle à la venue de Dieu et d'intériorisation de la tension d'agression. La violence de sang devient alors comme impossible, surtout après qu'elle semble s'être accomplie, lors du régicide d'août 1589, dans la « force » de Dieu venue en un seul fidèle, le dominicain Jacques Clément.

Au terme de cette dynamique d'expansion et de réduction du désir de violence, s'impose l'ordre d'un roi de la raison : Henri IV se veut le roi pacificateur du royaume parce que son règne va inaugurer la fin du temps des angoisses, le monarque providentiel de toute éternité appelé à agencer sur terre un « bonheur » humain. La véritable « modernité » du XVIe siècle ne serait-elle pas là ?

Biographie

Denis Crouzet est professeur émérite d'histoire moderne à la faculté des Lettres de Sorbonne Université. Ses livres traitent de la guerre et de la paix au XVIe siècle, de l'action politique et des imaginaires religieux, des attentes eschatologiques et des utopies violentes.

Avis des lecteurs

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