Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 528 pages
Poids : 956 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782862724089
Les hommes et la terre en Forez à la fin du Moyen Age
la seigneurie rurale face aux crises des XIVe et XVe siècles
Quatrième de couverture
Au milieu du XIVe siècle, la seigneurie occupe une position centrale dans le paysage forézien. À la fois espace de pouvoir et de commandement, exerçant son autorité sur les hommes comme sur les terres, elle est omniprésente, mais non omnipotente.
Dès 1348 et pour un siècle, elle est en butte au retour périodique des épidémies auxquelles vient s'ajouter ponctuellement le fléau guerrier, et se superposer une conjoncture économique difficile. Face à ces «malheurs des temps» comment se comporte la seigneurie rurale en Forez? Résiste-t-elle aux crises ou est-elle déstabilisée par leur action? Plus largement, s'inscrit-elle dans la continuité de cette «France centrale» dont elle participe géographiquement?
La seigneurie rurale traverse de fait une grave crise, qui ébranle ses fondements mêmes. Crise démographique d'abord, puisqu'elle perd plus de la moitié de ses habitants. Crise foncière ensuite, quoique proportionnellement beaucoup plus modérée. Crise économique aussi et surtout, multiforme, et dont les effets sont réels, même si le recul enregistré en Forez demeure très en deçà de ce qu'il a pu être dans d'autres régions. Crise sociétale et comportementale enfin, de loin, la moins importante.
Toutefois, la seigneurie et ses habitants, quoique malmenés résistent, et c'est dans un cadre seigneurial maintenu que s'engage à partir des années 1450 une reconstruction durable. Organisée par le seigneur, cette reconstruction s'opère dans la continuité, aussi bien humaine, que juridique ou financière, l'objectif étant dans la mesure du possible le retour à la situation ancienne.
Vers 1500, la structure seigneuriale a indéniablement résisté. Elle a retrouvé à peu de choses près ses caractéristiques d'antan et conserve une position dominante dans la vie des campagnes. Pourtant derrière un immobilisme de façade, le monde des campagnes bouge. Conscients de ces évolutions inéluctables, les seigneurs montrent une fois de plus leur capacité à s'adapter. Mais ils n'abdiquent pas, conservant jusque dans le domaine symbolique les marques de leur puissance. À la fin du Moyen Âge, la seigneurie forézienne semble encore inscrite pour longtemps dans une très lente évolution. À ce titre, elle appartient sans nul doute à cette «autre France» où la défaillance de la seigneurie n'est guère patente.