Les noms que l'on se donne

A travers huit études de cas contrastées, portant sur des objets très divers, et réalisées aussi bien par des sociologues que des historiens, le présent ouvrage se propose d'essayer d'éclairer quelques facettes des processus par lesquels peut ou non émerger et se cristalliser une identité collective. Loin de voir dans l'identité une «essence» des individus ou des groupes, il s'intéresse au travail de construction qui, peu à peu, la constitue. Ce processus identitaire est ici analysé comme l'imbrication de l'expérience commune d'un groupe qui se reconnaît dans une histoire partagée par l'ensemble de ses membres, et de son inscription publique, en entendant par là la manière dont le groupe se désigne ou est désigné, la manière dont il entre dans les agendas des «décideurs» politiques, la manière dont, plus généralement, le groupe prend place dans l'espace public.