Les malaises de novembre

Dans le précédent ouvrage de ce "Mémorial", Les grands diners d'automne, Jacques Darcanges avait peint l'apothéose de quatre "Dynasties bourgeoises" industrielles de l'immédiate avant-guerre. Les mondanités des "rats des villes"...

Dans Les Malaises de novembre, il renoue avec la description de ses chers "rats des champs", dans des campagnes où, en 1938, on parlait encore patois, tandis que chevaux et boeufs étaient toujours les seules "machines". Dans ce nouvel ouvrage, Jacques Darcanges s'attache à faire revivre cet univers archaïque, et malgré tout heureux, inimaginable aujourd'hui.

Dans une langue drue souvent verte et sensuelle fleurant bon la terre, l'auteur nous décrit la violence et la cruauté humaines ordinaires en une suite d'épisodes relatant les activités quotidiennes d'un mois de novembre comme les autres.

Mêlant sans cesse, tel la vie, le tragique au bouffon, l'auteur nous fait successivement assister à une chasse-massacre telle qu'elle se pratique encore aujourd'hui, à la "Fête des Morts" et aux visites traditionnelles au cimetière. Puis leur succède l'égorgement d'un porc dans un abattoir de l'époque. Enfin une terrible dispute entre les parents du héros qui le marquera à vie. Elle représentera la première grande déchirure dans la "tapisserie de haute lisse" des merveilles de Rochecorail. Très marqué par le surréalisme Jacques Darcanges use souvent de paraboles et d'images quasiment oniriques inspirées des contes de fées.