Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 864 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-916392-05-9
EAN : 9782916392059
Les paysans du Calvados, 1815-1895
une société rurale au XIXe siècle
Quatrième de couverture
Né à Condé-sur-Noireau, cité de tradition industrielle, particulièrement textile, Gabriel Désert se revendiquait volontiers « Bocain ». Il fut marqué par ce milieu mi-ouvrier mi-rural qui constitua l'un des sujets principaux de son travail d'historien. C'est donc tout naturellement que Gabriel Désert devint un spécialiste d'histoire économique et sociale, d'une histoire mesurable, d'une « histoire des classes, des catégories, des métiers... dans sa liaison évidente avec l'économie », mais, par « social », il entendait également une histoire de la vie quotidienne englobant aussi bien la culture, les loisirs que les besoins matériels. Bref, une volonté, voire une pratique, d'histoire globale puisque le politique et le religieux ne lui étaient pas étrangers.
C'est tout aussi naturellement que son champ de prédilection fut la Normandie, la connaissance des hommes, des lieux, des archives... étant essentiels à la recherche historique. Histoire de notre région, mais ni histoire régionale ni provincialisme, bien au contraire, puisqu'il s'agissait d'asseoir les bases d'une histoire comparée fondement de synthèses nationales, voire internationales. En témoigneront la participation de Gabriel Désert à l'Histoire de la France rurale, ses chemins de traverse québécois... mais de façon immédiate sa thèse en constitue le premier élément. Une thèse préparée sous la direction d'Ernest Labrousse qui révait alors de renouveler l'histoire économique et sociale de la France en multipliant les monographies départementales. Une thèse intitulée Une société rurale au XIXe siècle. Les Paysans du Calvados, 1815-1895, une thèse dont ce volume est l'édition intégrale.
Pourquoi les paysans alors qu'il était plutôt de tradition ouvrière ? Gabriel Désert précise dans son introduction : « la conjoncture, née des années d'occupation, m'avait obligé à partager pendant de longs mois, la vie des paysans bocains ». Pudique, il n'explique pas que réfractaire au Service du Travail Obligatoire, il ne se contenta pas d'être reconnaissant envers ceux qui l'accueillirent mais qu'après les avoir un peu fréquentés pendant son enfance, le jeune homme se prit à aimer le monde rural et les paysans au point de leur consacrer dix-sept ans de sa vie afin de comprendre et d'expliquer « leur comportement souvent déroutant, leurs récriminations fréquentes, sinon permanentes, mais aussi leur amour exclusif de la terre, leur labeur fait de liberté et d'ardeur... ». Le Paysan, comme l'Historien, est esclave du temps.