Les secrets du gascon

L'auteur, qui se passionne depuis longtemps pour le gascon, n'a eu de cesse s'interroger sur les mystères des origines du gascon. L'atlas linguistique de Gascogne, de Jean Séguy, lui a révélé bien des surprises. Pourquoi le gascon occidental est-il si différent du gascon oriental ? Pourquoi existe-t-il un parler septentrional girondin, un « parlar negue » dans les Landes, ou un article pyrénéen ? L'histoire de la langue est mal connue et les affirmations souvent contradictoires.

Deux thèses ont orienté ces recherches : celle d'Alexis Arette sur les Vascons et Vaccéens, et celle de Joël Supéry sur les Vikings. Celles-ci donnent en effet de précieuses clefs pour comprendre la singularité des parlers gascons. La langue et l'Histoire s'éclairant mutuellement, il apparaît que le gascon serait le reflet d'une histoire très ancienne et inédite : certains de ses traits remonteraient au temps de la poussée wisigothique du VI^e siècle ou aux incursions danoises des IX^e et X^e siècles ! Plusieurs mythes, tel celui des Bécuts, semblent le confirmer.

La dernière partie est consacrée au problème de l'écrit. La réforme classique occitane a pu paraître en son temps d'un grand progrès, mais elle s'avère archaïque, savante et mal adaptée à l'ensemble gascon. L'écrit est ainsi devenu l'apanage d'une petite élite passée par l'école ou l'Université, alors que la graphie des Anciens, malgré ses incohérences, était lue de tout le monde ! L'auteur en est venu à penser que la référence étymologique de l'une et la simplicité phonétique de l'autre faciliterait l'intelligence d'une langue qui a évolué depuis le Moyen Age, et dont la réacquisition passe aujourd'hui par l'écrit. Cette troisième voie d'une graphie classique modernisée, apporte enfin quelques innovations pour mieux servir le gascon en son ensemble.