Les sourires de la faucheuse

L'écriture de Matthieu Baumier est un surplomb, aérien et fugace, voltigeur autant qu'insaisi. Il s'agit pourtant d'un roc, d'un abrupt, d'une veine. Qui décrit à l'élément intense, bien au-delà des figures imposées du roman, la convexité des êtres, de chaque personnage dans sa condition, et la sinuosité du temps, qui impose à la concavité des éléments, des histoires. C'est dire autrement que le merveilleux prend le pas sur le vertige, et que la conséquence ne peut qu'interroger la cause.

Voici donc que le voile se déchire, que l'obscurité s'étend, que le héros, foudroyé, se transforme, ou se disloque. Voici donc que l'immensité de l'univers éructe le tumulte, repousse le croc et projette la flamme, que les écailles multiples du ventre du monde se décident à fendre, vers la surface et vers la chair...

Vers la braise et vers le soufre, du dernier léviathan.

Paul Sanda.