Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 182 pages
Poids : 645 g
Dimensions : 22cm X 28cm
EAN : 9782711847839
Les stèles d'Horus sur les crocodiles
Quatrième de couverture
m Réunlon des Musées Nationaux
« Horus sur les crocodiles » : cette formule a priori quelque peu énigmatique cache l'un des mythes les plus populaires de l'ancienne Égypte pendant le dernier millénaire avant J.-C. : pour le soustraire aux attaques de son oncle Seth, Isis dissimule son jeune fils Horus dans les marais du Delta. Un jour, l'enfant est mordu par un serpent ; il doit mourir mais, grâce à l'intervention des divinités majeures du panthéon égyptien, il guérit miraculeusement. Ayant triomphé de ce danger, il devient le protecteur des humains, victimes désignées de tous les animaux nuisibles, serpents, scorpions, crocodiles, etc. Omniprésente dans la religion et la magie égyptiennes, cette légende trouve sa principale, et parfois naïve illustration, sur les stèles « d'Horus sur les crocodiles ». L'iconographie de leur recto lui est entièrement consacrée tandis que tout le reste de leur surface -côtés et bases compris-est couvert de textes en relation avec ce récit et les pouvoirs magiques d'Horus. Accouru au chevet du patient, le médecin-magicien plongeait l'un de ces objets dans l'eau et lui faisait ensuite absorber le liquide chargé de vertus guérisseuses, tout en récitant les formules appropriées.
Paradoxalement, ces petits monuments de la piété populaire, qui étaient souvent la propriété personnelle des thérapeutes-magiciens, comptent parmi les pièces archéologiques conservées les moins nombreuses : environ quatre cents stèles seulement sont connues dans le monde. Le département des Antiquités égyptiennes du Louvre abrite une quantité significative de ces pièces-quarante-, avec cette remarquable particularité de posséder au moins un exemplaire de chaque époque, ce qui permet de suivre l'évolution typologique de ces documents pendant le millénaire de leur existence.
Tels qu'ils sont, ces objets de petites dimensions, souvent frustes, inscrits de formules parfois mal comprises et déformées par les copistes égyptiens eux-mêmes, éclairent un aspect particulièrement humain de la pensée religieuse de l'ancienne Égypte, où se mêlent confiance en l'écrit et croyances fondées sur l'image.