Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 232 pages
Poids : 354 g
Dimensions : 15cm X 24cm
ISBN : 978-2-84578-778-0
EAN : 9782845787780
Levinas avant la guerre
une philosophie de l'évasion
Quatrième de couverture
« J'avais alors une abondante chevelure très noire » : Emmanuel Levinas a dépeint ainsi, à plus d'un demi-siècle de distance, le jeune homme qu'il était en ce début des années 1930 où commençait son chemin de pensée. En se penchant sur ses premiers écrits, Joëlle Hansel invite à opérer une conversion du regard que l'on porte habituellement sur l'oeuvre de Levinas. Avant l'éthique si familière, il a élaboré une philosophie de l'« évasion » où il n'est pas encore question d'autrui. La liberté - et non la responsabilité pour autrui - est l'« humanité même de l'homme » : cette conviction traverse l'oeuvre du jeune Levinas, conçue dans un climat marqué par l'approche de la guerre et le « pressentiment de l'horreur nazie ». Se libérer de l'enchaînement à une existence dont les événements tragiques qui marquent l'actualité font ressentir la « brutalité et la pesanteur » ; se défaire du lien par lequel l'hitlérisme « rive » l'homme à son corps et le Juif, à sa judéité : les exigences qui s'imposèrent au jeune philosophe servent à J. Hansel de fil d'Ariane.
Levinas phénoménologue, mais aussi philosophe français, formé à l'école de Bergson et de Brunschvicg, en débat avec Jean Wahl, Louis Lavelle et Gabriel Marcel ; Levinas abordant Husserl « en philosophe » et initiant dès 1932, une critique de Heidegger à laquelle la « sympathie » hitlérienne de ce dernier ne fut pas étrangère ; Levinas, penseur du moi solitaire en quête d'évasion ; Levinas, exaltant un judaïsme entendu comme religion, et non comme éthique : J. Hansel suit pas à pas le mouvement initial de la pensée lévinassienne, ainsi que les évolutions et les renversements qu'elle a subis en allant « de l'être à l'autre ».