Limousin

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Les Maçons de la Basse-Marche

Histoire d'une migration

Flâner dans les rues de La Rochelle et de Rochefort, parcourir le sud-ouest des Deux-Sèvres, c'est sans le savoir découvrir des bâtiments qu'ont contribué à construire des maçons migrants de Basse-Marche. Ce territoire méconnu est compris entre le Limousin et le Poitou, au nord-est de la Nouvelle-Aquitaine. Pour fuir la misère qui y règne, ses paysans, journaliers, colons et bordiers, enfants de famille trop nombreuses n'ont qu'une seule possibilité, migrer. Dès le XVII^e siècle, au printemps ils empruntent les chemins du sel vers l'océan pour aller maçonner et reviennent dans leurs foyers à la fin de l'automne. Leur migration s'arrête lorsqu'ils se marient avec des femmes des communes qui les accueillent.

Une grande majorité d'entre eux sont ouvriers mais forts de l'entraide familiale et villageoise, certains deviennent experts dans le travail de la pierre et entrepreneurs de maçonnerie. Utilisant le granit comme le calcaire, ils transfèrent une technique particulière pour consolider les murs : le placement de pierres traversières dites boutisses toujours observables dans le bâti actuel.

Ces Bas-Marchois tantôt paysans, tantôt maçons sont des oubliés de l'histoire et c'est la première fois que ces migrations font l'objet d'une étude rigoureuse.