« Je sais que je ne sais pas », avouait Charles Fort, champion des collectionneurs du bizarre. Outré par le cynisme de la science, il s’était lancé dans une expédition contre la dissimulation : la science doit abandonner ses illusions de certitude et laisser l’humain embrasser les expressions discordantes de l’Univers, disait-il. Quelque 60 000 notes tirées des annales scientifiques et des journaux ont servi à l’assemblage d’une véritable encyclopédie d’intrigues naturelles qui laissent le lecteur pantois. C’est aussi le portrait d’une époque de grands bouleversements intellectuels. Les vues de Fort sur le Cosmos ont inspiré de célèbres auteurs de science-fiction comme Lovecraft et Russell, et sans doute a-t-il aussi ouvert les yeux à de nouvelles cohortes de scientifiques. Même si le père des phénomènes inexpliqués est disparu en 1932, l’intérêt pour l’homme et l’œuvre se perpétue. 2 000 exemplaires du Livre des damnés vendus au Québec et en Europe en témoignent. L'auteur est né en 1874 et et mort en 1932 et a laissé quelque 40 000 notes tirées des annales scientifiques et journalistiques. Elles sont aujourd'hui conservées à la Bibliothèque publique de New York.