Lyon et les taureaux

L a légende le dit bien, Lyon est né sous le signe du taureau et en garde l'empreinte: c'est lui, enrubanné et couvert de fleurs, qui trace les limites de la cité. C'est lui qu'on précipite dans la Saône depuis le «Pont de pierre», au Moyen Âge, lors de la Fête des Merveilles. C'est encore lui que l'on installe - il y est toujours -, emblème des compagnons bouchers, à l'angle de la rue du Boeuf.

On l'oppose à des dogues anglais, des loups et des ours, dans ces combats d'animaux du milieu du XIX^e siècle. Mais surtout, il est l'incontestable vedette des «Arènes Lyonnaises», ouvertes à Villeurbanne de 1890 à 1907.

Pendant dix-sept ans (ce n'était donc pas une passade...) tous les dimanches ou presque, en saison, les Lyonnais vont voir courir les taureaux! Gérard Colomb et Marc Thorel ont minutieusement fouillé les archives et retracent, ici, illustrations à l'appui, l'étonnante aventure de l'adoption passionnée de la corrida (ou ce qui en tenait lieu...) par une population qui y était a priori étrangère et hostile.

Récit quasiment romanesque? Etude des mentalités et des distractions populaires d'il y a un siècle? Fragment de l'histoire de la tauromachie en France? Parcelle de mémoire lyonnaise? Le lecteur décidera...