Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 240 pages
Poids : 479 g
Dimensions : 16cm X 22cm
EAN : 9782878680263
Malaisie
Pantun sabaya pantun kelam kalau ta-tabu jangan di-sindir
Quatrième de couverture
«Ce qu'il y a d'histoire romanesque dans ce livre est à peu près insignifiant à côtè de son élément essentiel : sa force de style, sa poésie intense, ses puissantes racines humaines et divines, et en somme sa haute, raffinée et savante littérature. [...]»
Albert Thibaudet
«[...] et je passe avec vous (en lisant Malaisie) une journée plus ensoleillée que les plus beaux jours de Juillet. Vous avez des métaphores si justes, si directes, si simples, odorantes... et une phrase pure, légère, substantielle comme du riz.»
Paul Geraldy
«Henri Fauconnier aime les indigènes. Il admire le peuple malais, qui est très raffiné, et il ne pense pas que le premier devoir du blanc soit d'éduquer l'indigène. Nous pouvons nous élever à son contact. Le rapprochement des Européens et des autres races doit se faire par la compréhension et par l'amitié.»
Jacques Chardonne
«J'avais beaucoup admiré Malaisie - admiré de la seule admiration dont je sois capable. Je veux dire que je l'avais aimé.»
Georges Bernanos
«C'est à mon avis le meilleur Goncourt depuis la fondation. En tout cas c'est celui qui m'a le plus fraternellement ému, le seul peut-être que j'eusse vraiment aimé d'écrire ; et c'est un grand et très beau livre.»
Maurice Maeterlinck
La littérature "voyageuse" serait-elle une invention de la fin du XXe siècle ? Un goût très vif pour ce genre vénérable tendrait à le faire croire. Cependant depuis l'Odyssée, on sait que nombre d'auteurs de talent ont pris plaisir à entrainer leurs lecteurs au-delà des horizons familiers. Plus près de nous, il existe des oeuvres significatives d'une époque proche par le temps et rendue très lointaine par les métamorphoses du monde. Curieusement, leur originalité, et parfois leur heure de gloire, ont été estompées par un destin insolite. C'est à certaines de ces oeuvres précieuses que la collection Carnets se proposent de donner vie.
Carnets d'asie, carnets d'océanie, deux séries d'ouvrages, impressions de voyage ou romans, qui sont autant de coups de projecteurs portes sur des régions du monde où les rêveries littéraires allaient bon train entre les deux guerres. La redécouverte des écrivains d'alors est fertile en surprises. Le plaisir de la lecture est intact. S'y ajoutent des questions aiguisées par l'actualité : la désinvolture, la liberté du regard qui font le charme de certains auteurs faissent percer une interrogation - quelquefois anxieuse - qu'il ne faut pas attribuer forcément à la moiteur ou climat.
Du XIXe siècle à la Deuxième Guerre mondiale, le décor "colonial" a servi de cadre aux personnages classiques de l'intrigue tropicale. L'ambiance s'y voulait passionnelle, aussi bien du côte cour-occidental, que du côte jardin-indigène, où les conteurs les plus perspicaces ont deviné les premiers rôles de lendemains tourmentés.
La diversité des talents est grande, mais ils possèdent un dénominateur commun, une densité poétique qui laisse songeur. N'aurions-nous plus le droit de trouver, aujourd'hui, des charmes au dépaysement ? Sans doute, la cruauté des affrontements contemporains a-t-elle rendu caducs les émois des héroïnes de la jungle, sans doute a-t-il suffi de peu de temps pour que les acteurs de cette littérature "voyageuse inclinent vers un certain désenchantement. Il n'importe paquebots, smokings, hibiseus, parfums de cannelle, ombre de jungle, indigènes silencieux, silhouettes tentatrices, hantent ces notes de voyage et ces romans imprégnés d'exotisme. Le mot est lâché. Condamné à tomber en désuétude ? Ses contours changent, seulement, selon les moeurs, les événements, l'attitude du voyageur en présence de l'inconnu, et des inconnus. À travers ces livres d'hier et d'avant-hier on discerne parfois la prescience d'un avenir incertain et de métamorphoses inéluctables. La sensibilité et l'intuition de l'écrivain lui offrent de telles fulgurances.
En accordant à ces rééditions une recherche et une qualité esthétiques particulières, ces Carnets mettent en valeur la place d'une oeuvre dans son époque. L'auteur, les circonstances qui ont présidé à la genèse du livre, l'accueil qui lui fut réservé, sont l'objet d'une présentation substantielle. Ainsi peut-on relire - souvent, lire pour la première fois - des représentants d'une littérature "insulaire" qui n'ont eu pour seul tort que d'être des précurseurs. Parmi ces Carnets apparaissent encore des livres demeurés à l'ombre d'oeuvres plus retentissantes du même auteur.
Cités d'Asie, lagons du Pacifique, revivent dans des oeuvres qui se situent entre une classique littérature "aventurière" et les routards inspirés des récentes décennies. Leurs auteurs dispensent les sortilèges avec une générosité de gentleman milliardaire. Leur palette resplendit de couteurs chaudes. Ces écrivains-là nous autorisent à penser que la magie reste une valeur sûre.
Michel-Claude Touchard