Marcher sur son ombre

Marcher sur son ombre

Marcher sur son ombre est aussi paradoxal que de vouloir jouer aux échecs contre soi-même, selon Stefan Zweig. C'est pourtant ce que s'obstine à faire Fabien dans sa maison d'arrêt. Mais aujourd'hui n'est pas un jour comme les autres, c'est le dernier. Il attend la venue de sa femme et de sa fille. Toutes deux sont dans te train en route vers Grenoble.

Elise a la vitalité des enfants de son âge. Le paysage qui défile suscite en elle mille pensées : l'école et ses copines, sa grand-mère libanaise, ses parents, sa chienne. De son père elle s'approche prudemment, au fur et à mesure que les kilomètres diminuent.

Fabien, lui, est immobile. Il songe à son travail, à la femme qu'il aime et à leur fille, tandis que surgissent des souvenirs épars de sa détention. Certains prisonniers se sont révoltés ou ont inventé des ruses pour garder le moral, mais lui-même est resté durant trois ans comme étranger à tout.

Marcher sur son ombre est un roman plein de sensibilité. Le rythme binaire des pensées de la fille et de celles du père crée un équilibre plein d'harmonie et de douceur, malgré la dureté de la situation. Un livre authentique.