Marikiri au paradis des bêtes

Marikiri au paradis des bêtes

Ce texte inédit de Louis Charbonneau (1865-1951) est daté de 1944, mais il porte sur la période 1907-1909 où il était commerçant en Oubangui-Chari, l'actuelle République centrafricaine, à la frontière de l'État indépendant (maintenant la République démocratique) du Congo. Au total, il devait passer trente-quatre ans en Afrique équatoriale française, entre 1888 et 1922. Après son retour définitif en Europe, son pactole dilapidé, ses gagne-pain lui laissaient le loisir de reprendre ses carnets et d'en faire des récits. Celui-ci, agrémenté de ses photos et dessins inédits, parle bien plus du zoo qu'il a constitué que de son entreprise commerciale. Entourée des animaux qu'elle gâte, Marikiri, petite fille banziri, s'attache à son maître et vice versa. Mais il vit un paradoxe, non seulement celui d'un chasseur qui aime les bêtes, mais encore celui d'un paradis colonial pavé de bonnes intentions.

« Pauvres nègres ! Leur race, leurs clans, leurs coutumes, leur langue, leurs chefs eux-mêmes n'ont guère existé pour les conquérants se disant de droit divin. À leur décharge, il faut cependant dire que les motifs qu'ils invoquèrent étaient graves et parfois bien justifiés. »
Louis Charbonneau, Marikiri au paradis des bêtes

« ... le mouvement vers l'autre n'est pas tant un élan de générosité gratuite que la réponse impérative à son interpellation. »
Bernadette Truno, Patrimoine hospitalier de l'Ariège