Marines écrites

Marines écrites

Récits de mer au XX^e siècle

L'apogée du récit maritime se situe, on le sait, au XIX^e siècle. Des Aventures d'Arthur Gordon Pym à Pêcheur d'Islande en passant par Moby Dick et d'autres Travailleurs de la mer, l'océan s'est proposé à la fois comme espace ouvert à l'aventure et lieu symbolique.

Le XX^e siècle semble nous confronter à un essoufflement du genre, l'aventure étant désormais « morte », comme l'affirmait Simenon en 1938. À y regarder de près, cependant, on ne peut qu'être frappé par l'extraordinaire floraison de récits situés à bord de navires. Louis Chadourne, Joseph Kessel, Jules Romains, Jean Giono embarquent leur lecteur dans des voyages, il est vrai, souvent décevants. Roger Vercel, Edouard Peisson, Henri Queffelec, pour leur part, se sont fait une spécialité du genre. Dans le deuxième demi-siècle, on entend le fracas de la houle, ou plutôt le clapotis des vagues, dans l'oeuvre d'écrivains aussi différents qu'Emmanuel Roblès, Michel Mohrt, J.M.G. Le Clézio et Marguerite Yourcenar. La littérature d'aujourd'hui, enfin, ne refuse pas de mettre en scène la confrontation de l'homme fragile avec l'immensité océane : en témoignent entre autres les récits de Bernard Clavel, Marc Trillard ou Jean-François Deniau.

Les études réunies dans ce volume désignent la permanence d'une thématique marine qui s'articule sur le modèle de la quête, tout en s'interrogeant sur les modalités de dégradation à laquelle est en butte le genre au XX^e siècle.