Fiche technique
Format : Relié sous jaquette
Nb de pages : 251 pages
Poids : 2120 g
Dimensions : 25cm X 32cm
EAN : 9782854434040
Mayas
Quatrième de couverture
«Notre première mère, notre premier père... leurs corps furent faits d'épis jaunes, d'épis blancs, tout comme les jambes et les bras de l'homme».
Popol Vuh, livre k'iche' de la genèse
Dehors, la brume s'étire et paresse. De timides rais de lumière transpercent les cloisons et pénètrent avec l'écho des premiers ébats de la basse-cour au coeur de la cuisine. La vie domestique s'éveille dans la chaleur du foyer, cellule originelle, univers des femmes. Bien avant le soleil, elles se sont levées pour moudre les grains de maïs sur la meule incurvée taillée dans la lave, projetant par à-coups tout le poids de leur corps vers les poignets qui donnent rythme et puissance au broyeur en pierre. Des grains qui ont cuit longuement dans une eau additionnée de chaux et qui, écrasés, se transforment en pâte. C'est à partir de cette masa, à la fois lourde et souple, que les femmes façonnent les premières tortillas de la journée (galettes de maïs, base de l'alimentation maya). Le foyer est placé à même le sol ou surélevé ; du cercle des cendres et des tisons émerge le triangle formé par trois pierres sacrées. Posée en équilibre, une cafetière d'émail écaillé dans laquelle frissonne un café clair ou une tisane de maïs torréfié. Dans une marmite ventrue, les haricots bouillonnent dans un jus épais, rouge sombre. Aux premières lueurs de l'aube, tout est prêt pour le premier repas que les hommes, encore nappés dans le silence et l'énigmatique souvenir d'un rêve interrompu trop tôt, avaleront rapidement avant de partir travailler au champ.
La récolte de l'année a été bonne : les meilleurs épis, réserve de semences pour le cycle suivant, sont suspendus sous l'auvent de la maison, exhibés comme un précieux trophée. Il en est ainsi depuis quelque 7 000 ans, depuis que les peuples de la Mésoamérique commencèrent à domestiquer cette céréale qui constitue depuis lors la base de la nourriture familiale, et qui sans doute est l'un des plus généreux apports du «Nouveau Monde» à l'alimentation de l'humanité (aux côtés de la tomate, du cacao, du dindon, de la pomme de terre...).