Mémoire et traumatisme dans le judaïsme

La mémoire est très souvent liée au traumatisme dans le judaïsme. Le prototype du souvenir (Zakhor), et son double qu'est l'oubli (Lo Tichka'h) est personnifié par la figure d'Amalek, agent primaire du traumatisme et de la haine antijuive originaire. Il existe différents types de mémoire, ses deux principales voies passant d'une part par l'élaboration de la pensée, la mémoire épisodique ; d'autre part, à travers la voie du réceptacle corporel sous la forme de la mémoire procédurale. Le rituel associe ces deux canaux, symbolisés par la pose quotidienne des Tefilin. C'est au travers de deux célébrations annuelles, Pourim et Pessa'h, que nous développerons les différents aspects des mémoires dans leurs rapports au traumatisme. Ce qu'il est convenu de nommer la mémoire traumatique personnifiée par l'agression d'Amalek nous permettra d'aborder la notion de syndrome de stress post-traumatique. Ceci aboutira à envisager des incidences thérapeutiques et des pistes de résilience telles que suggérées par les textes de la pensée juive.

En lisant cet ouvrage, vous découvrirez une perspective éclairante et novatrice de la mémoire, du traumatisme et de la résilience au sein du judaïsme. Puissent ces réflexions nous inspirer et nous inviter à poursuivre notre propre quête de connaissance.
Extrait de la préface de Moshe Lewin
Grand-Rabbin du Raincy, Villemomble Gagny Coubron