
Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 1139 pages
Poids : 840 g
Dimensions : 14cm X 21cm
ISBN : 978-2-07-299649-8
EAN : 9782072996498
Métamorphoses
romans, novellas
Quatrième de couverture
Comment un écrivain cantonné à l'image de héros rabelaisien des grands espaces américains, dont les premiers protagonistes affichent un machisme provocateur, s'autorise-t-il à incarner une voix de femme ? Comment s'y prend-il ? Ce « Quarto » poursuit le questionnement de Jim Harrison (1937-2016) en présentant un choix de textes dans lesquels une ou plusieurs femmes jouent les premiers rôles.
Auteur au large succès depuis la parution de Légendes d'automne (1979), Harrison opère avec la publication de Dalva (1988) un virage à cent quatre-vingts degrés et, à travers la voix d'une narratrice audacieuse et indépendante, il trouve la sienne. « Ma capacité à écrire en tant que femme m'a sauvé de la mort par excès de drogues et d'alcool, car dans notre culture la virilité peut vous acculer dans un recoin où la seule chose qui reste à faire consiste à bouffer des animaux tués sur la route et à mordre la lune. » Pour Harrison, c'est une question de survie. Ressuscitation d'une jumelle fantomatique - ce double féminin que chacun porte en soi, étouffé par le poids des conventions, et qu'il découvre, encore adolescent, en feuilletant l'oeuvre de Carl Gustav Jung -, ou de l'esprit indomptable de sa jeune soeur Judith disparue tragiquement, l'invention d'une voix autre, rêvée, assumée, permet de casser les stéréotypes, d'éviter une pétrification identitaire mortifère. L'auteur multiplie les portraits de femmes fortes, exceptionnellement vivantes, qui tournent en dérision certaines postures masculines et conquièrent leur liberté. Central dans l'oeuvre de Harrison, le motif de la métamorphose, de la mue, qui n'est pas sans lien avec les cultures amérindiennes, auxquelles il s'est intéressé de près, acquiert une dimension nouvelle. Son écriture elle-même, que désormais il n'hésite plus à qualifier d'« androgyne », se transforme, se fluidifie, s'ouvrant davantage à la digression, à l'association libre, pour dessiner le cheminement de personnages en devenir.