Mille neuf cent cinquante-six, Budapest, l'insurrection

Cet ouvrage, écrit par François Fejtö en 1981, nous offre un outil de réflexion précieux alors que viennent de se produire les événements du bassin méditerranéen qu'on peut qualifier d'insurrections spontanées. Il y montre, en effet, que l'insurrection hongroise de 1956 fut imprévue et imprévisible, non préparée, non voulue par personne ni à l'Est ni à l'Ouest et que le caractère spontané de ce soulèvement, qui s'est répandu avec une soudaineté sidérante, n'est explicable que comme l'effet d'une démoralisation de la société devant le divorce quasi total entre le haut et le bas, l'État et la société, les institutions et le peuple.

Il nous rappelle aussi ce qu'il est bon, devant les difficultés actuelles du monde occidental et plus particulièrement européen, d'avoir présent à l'esprit pour éviter de douter de ce modèle occidental et de son idéal du bien-vivre : « C'était l'émotion de l'heure de vérité sur la supériorité, malgré tous ses défauts, de la manière occidentale de vivre et de produire. C'était le message de 1956, devant lequel les chefs d'État occidentaux viendront s'incliner le 23 octobre 2006 » (François Fejtö, revue Esprit., octobre 2006).