Moi, Emile Landormy, indépendant du 21ème siècle

« Emile », je me suis dit, « il faut faire quelque chose. La situation est difficile, l'heure est grave, mais ce n'est pas encore catastrophique. Par contre, si personne n'est là pour exposer sans fard la réalité, tout le monde va continuer à être à côté de la plaque.»

« Ce n'est pas un guide de tourisme dans lequel tout est dit, ce n'est pas un ouvrage de référence avec des paragraphes numérotés, écrits bien dans l'ordre : je vais décrire un paysage que je connais, à l'usage des nouveaux dans la contrée, et à l'instruction de ceux qui décident de son aménagement sans jamais y avoir mis les pieds. »

Une lecture édifiante, comme disait la comtesse de Ségur !

Emile Landormy est un caméléon, de cette nouvelle race de caméléons qui adaptent leurs robes aux couleurs de l'emploi qu'ils choisissent : salariés hier, indépendants aujourd'hui; subordonnés en semaine (de 32 heures, chiche ! ), à leur compte le week-end. Ils payent cher cette liberté en cette fin de siècle qui ne se décide pas à sauter le pas : le cancer de l'administration les étouffe, et les vertueux du contrat de travail les pourchassent.

Et pourtant, tels les mauvaises herbes, ils subsistent et prolifèrent. Attention, patrons, syndicalistes, économistes, politiciens, les travailleurs du 21^ème siècle débarquent ! Et leur langage n'est pas châtré !