Morale ou moralisme ?

En dépit de la crise qui la secoue, et peut-être en raison même de cette crise, la morale est bien vivante, si du moins on la considère, non comme un conformisme passif obéissant aveuglément aux règles établies, mais plutôt comme une recherche d'authenticité. Jamais peut-être l'homme ne s'est autant interrogé sur lui-même, sur le sens de sa vie et de son action. Mais il est devenu soupçonneux. Cette méfiance l'oblige à réfléchir, à remettre en question les valeurs et les normes.

En opposant la morale au moralisme qui en est la contrefaçon, cet ouvrage voudrait apporter un peu de lumière sur le vrai sens de la morale et de la vie humaine. Une telle entreprise n'est plus possible sans un appel constant aux acquisitions de la science moderne et spécialement des sciences humaines. Mais d'autre part, l'Évangile n'a rien perdu de son actualité. Il semble même que, se connaissant mieux lui-même, l'homme moderne est en mesure d'en pénétrer plus profondément la portée. La recherche est menée ici dans ces deux directions, mais elle est présentée sans appareil d'érudition.