Mots de tête

« Laurent,
... Peu de temps avant sa mort, ton papa m'a confié... comment te dire, un secret. Un secret si bien gardé que je n'en ai jamais soupçonné l'existence en 23 ans de mariage. Un secret de famille. Ton père a cherché, pendant toute sa vie le sens de la décapitation de Saint Denis. Ton grand père avait fait la même recherche, ton arrière-grand-père aussi. Ils étaient convaincus des pouvoirs miraculeux de cette tête qui aurait su guérir les maladies héréditaires touchant le cerveau.

Il m'a fait promettre de te dire cette recherche de père en fils depuis toujours. Il était certain que la tête de Saint Denis t'appellerait tôt ou tard. Il m'a récité, en insistant sur l'importance des mots : « je ne sais pas lire, je ne sais pas écrire, mais je sais épeler. » Il disait que cette tête saurait briser la chaîne des hommes handicapés de notre famille et te libérer, toi, son fils unique, d'une mort effroyable... »

Laurent va entamer un périple depuis la basilique de Saint Denis jusqu'au bout de la Seine au-delà du Havre, dans les décombres de Saint-Denis-Chef-de-Caux, bourg englouti vers 1374.

Entre énigmes, fouilles, intercessions diverses, rencontres et espoirs multiples, il mènera l'enquête envers et contre tous jusqu'à ce que l'amour décuple ses forces...

En fouillant sur « seinenormandie.net » site destiné aux amateurs de petits secrets de terroir, l'auteur découvre une ancienne légende : Saint Denis, décapité en haut de la rue des Martyrs à Paris ne serait pas resté silencieux. Sa tête aurait été longtemps active en Haute-Normandie. Quoi de plus vivant qu'une légende, creuset de savoirs divins. Quoi de plus efficace que l'espérance quand « on » est condamné par la Médecine, à « passer » trop tôt :

« Église Saint-Denis-Ecrainville Église romane des XIe et XIIe siècles, remaniée au XVIe s. On note la présence des statues de Saint Denis et de Saint Clair. Saint Denis porte sa tête après sa décollation. Il est donc un Saint céphalophore. Fêté le 9 octobre, il est invoqué pour la guérison des maux de tête »

La vie peut être belle... si, si, même pour un senior, à condition d'être aimé, d'aimer et de savoir entretenir l'amitié. Si en plus on a une passion et qu'on est optimiste...

Après un recueil de nouvelles « Raconte-moi un rêve que je vive un peu » et un roman « l'Ami Judas » où l'auteur redécouvre un individu à la renommée sulfureuse... Voici un texte où maux et mots s'entrelacent...