Mythologie grecque et psychanalyse

L'individu et les peuples construisent un appareil qui est psychique pour le sujet, ethnique et culturel pour le peuple : et cela par une mise en scène mythologique : une "autre scène" ou espace contenant et signifiant le désir.

En ce sens, le mécanisme et la dynamique par lesquels un mythe se construit ressemble au mécanisme et à la dynamique qui président à la construction de la représentation de la pulsion. Dans les deux cas, un "choix" est fait, celui d'une solution conforme aux traces mnésiques, à la dynamique pulsionnelle et aux capacités de fantasmatisation symbolique du peuple et du sujet.

Ceci conduit les auteurs à définir le mythe comme un récit d'événements discontinus exprimant la continuité du désir. La représentation pulsionnelle du sujet serait ainsi une histoire du désir ayant une continuité fantasmatique malgré ou à cause d'une discontinuité événementielle.

G. et N. Nicolaïdis soutiennent par ailleurs que la mythologie grecque est la mythologie la plus proche de la représentation de la pulsion et de la fantasmatisation symbolique. A travers les divers chapitres du livre, d'Homère aux tragiques, ils essayent de démontrer "la parenté profonde entre la pensée grecque et celle de l'inconscient" (André Green).