Naïs Micoulin

Créateur de l'immense saga des Rougon-Macquart, Emile Zola n'en était pas moins un maître de la nouvelle, à l'image de son ami Maupassant. Maniant pathétique et dérision, ironie et réalisme, l'écrivain dresse dans ce recueil trois portraits de femmes, dont celui de Naïs, qui vont du rose au noir, de l'innocence à l'ambition. Trois femmes qui ont toutes, pourtant, la sensualité de Nana ou la tendresse de Gervaise.

«Lorsqu'il trouva Naïs debout dans le vestibule, avec sa corbeille, il s'arrêta net d'étonnement. Il ne reconnaissait pas la longue fille mince et déhanchée qu'il avait vu, l'autre saison, à la Blancarde. Naïs était superbe, avec sa tête brune, sous le casque sombre de ses épais cheveux noirs ; et elle avait des épaules fortes, une taille ronde, des bras magnifiques dont elle montrait les poignets nus. En une année, elle venait de pousser comme un jeune arbre... "Tu es très belle, Naïs...»