Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 228 pages
Poids : 356 g
Dimensions : 15cm X 23cm
ISBN : 978-2-86645-817-1
EAN : 9782866458171
Notes sur la nature, la cabane et quelques autres choses
Quatrième de couverture
« Il semble que nous ne fassions que languir dans l'âge mûr pour dire les rêves de notre enfance, et ils s'évanouissent de notre mémoire avant que nous ayons pu apprendre leur langage. »
Henry David Thoreau, Journal
Ces notes ont commencé d'être écrites dans une cabane lors d'un séjour dans le Vermont. Elles ont été poursuivies, ensuite, durant plusieurs années et à diverses occasions. Au fil des réflexions développées ici, la cabane est apparue comme un opérateur intellectuel permettant de penser des expériences que chacun a pu faire ou imaginer dans l'enfance comme dans l'âge adulte et qui concernent peut-être d'avantage un espace psychique qu'un espace proprement physique. Les cabanes, contrairement à ce que pourrait laisser croire l'étymologie, ne sont pas de « petites maisons » : elles sont sans solutions de continuité avec les architectures dont elles sont supposées être l'origine. Fragiles et singulières, elles sont construites sans plan préconçu. Elles abritent des individus qui ne s'y installent pas, n'y habitent jamais véritablement. Aux marges des villes et des sociétés, elles recomposent une certaine idée de la nature à laquelle nous désirons nous confronter tout en la craignant. Cette ambivalence fondamentale fait de la cabane un lieu de contradictions où coexistent le haut et le bas, l'ouvert et le fermé, le mobile et l'immobile, le jeu et le sérieux, la vie et la mort.
Cette nouvelle édition a été enrichie de nouvelles images, revue et augmentée de deux nouvelles Notes, l'une sur Gilles Clément et l'autre sur Tadashi Kawamata. Elles approfondissent cet autre paradoxe propre aux cabanes qui en fait, à la fois, un lieu de solitude et de retraite et une perspective ouverte sur la communauté vers laquelle elle est toujours orientée et dont elle recompose l'idée. Le texte du grand théoricien américain John Brinckerhoff Jackson (1909-1996), donné en annexe et traduit par Gilles Tiberghien, Thoreau, Jefferson et après, et qui a inspiré une partie de ces Notes, donne au paysage lui-même cette dimension communautaire comme reflet et lieu d'inscription de l'activité humaine.