Nous avions un rêve

Nous avions un rêve

« Sous les vociférations assourdissantes de la multitude déchaînée, l'un des officiers de police fixa le noeud coulant autour du cou de Hardee, puis descendit les marches de la potence. L'autre officier se dirigea ensuite vers l'arrière de la scène et empoigna le levier qui devait ouvrir la trappe. Le jeune FYC entama un roulement de tambour et la foule se tut. Pendant quelques interminables secondes, tous les spectateurs, y compris Seth, se demandèrent s'ils allaient vraiment voir ce qu'ils savaient qu'ils allaient voir... L'officier de police tira sur le levier. Le roulement de tambour stoppa net, la trappe s'ouvrit et le corps de Hardee tomba dans le vide. »

Dans une Amérique future et néanmoins déjà présente, la guerre contre le crime et la drogue a conduit le pouvoir à ouvrir des camps de rééducation pour les toxicomanes et à multiplier les condamnations à mort. Les exécutions font même l'objet d'un show télévisé à succès. L'instigateur de cette croisade est l'attorney général, Melvin Hutchinson, qui a rétabli la pendaison car elle est la forme d'exécution la plus économique. Avec une cote de popularité au plafond, il pourrait devenir le premier vice-président noir des États-Unis. Mais Melvin est un homme complexe qui, entre sa mère, sa femme et sa soeur, n'a pas vaincu ses démons personnels. Il cache un secret qui est en passe de le détruire.

Publié aux USA en 1996, ce premier roman de Jake Lamar a pour toile de fond un pays rongé par l'intolérance, la colère et la haine, où les rapports entre Noirs et Blancs sont devenus irrémédiablement conflictuels. Jugé à l'époque comme « une oeuvre visionnaire à la Docteur Folamour », ce livre se révèle aujourd'hui étonnamment prophétique.