Fiche technique
Format : Relié
Nb de pages : XXVIII-733 pages
Poids : 1280 g
Dimensions : 16cm X 23cm
ISBN : 978-2-05-102216-3
EAN : 9782051022163
Ecrits autobiographiques
Quatrième de couverture
«Ah ! comme je suis mal fait pour ma part, si j'ose ainsi parler de moi, mais je ne parle pas de moi ou je ne parle pas que de moi, parce que nous sommes tous mal faits.» Cette phrase tirée d'Une main exprime la complexité du rapport que Ramuz entretient avec l'écriture autobiographique. Aux yeux de l'écrivain, sa trajectoire personnelle et les événements qui la jalonnent ne sont pas dignes d'être confiés au public. Sa vie individuelle lui apparaît comme anecdotique, et il se refuse à attribuer à son parcours une qualité exceptionnelle, en dépit des personnalités qu'il a fréquentées et du rôle qu'il a joué dans l'histoire littéraire : «Toute sa vie, on va, on fait ; et c'est toujours comme si on n'avait pas avancé, comme si on n'avait rien fait», écrit-il encore dans Une main. Mais malgré ces allégations, Ramuz parle souvent de lui, et utilise volontiers la première personne pour justifier sa vision, ainsi qu'en témoignent ses essais des années 1930. A l'exception notable de Découverte du monde, sa pratique de l'autobiographie obéit au principe de généralisation qui régit sa démarche d'essayiste. Dans Souvenirs sur Igor Strawinsky et dans René Auberjonois, la remémoration n'est pas le support d'une évocation de relations amicales, mais l'occasion de développer un discours sur la condition de l'artiste et son statut d'élection. Dans Vendanges comme dans Une main ou dans Paris (notes d'un Vaudois), l'expérience individuelle n'est abordée que dans la mesure où elle possède une valeur exemplaire, et qu'elle peut être partagée avec le lecteur : d'où le recours à des figurations de soi qui placent la sphère intime à distance. Plus que les vecteurs d'un discours introspectif ou psychologique, le «petit Vaudois» de Paris (notes d'un Vaudois) et le «petit garçon» de Découverte du monde sont les incarnations d'une relation au réel que Ramuz tend à son public comme il le ferait d'un miroir.