Fiche technique
Format : Relié
Nb de pages : 489 pages
Poids : 715 g
Dimensions : 15cm X 23cm
EAN : 9782745313225
Elegiarum libri tres
Quatrième de couverture
Les trois livres qui composent la section élégiaque retracent l'itinéraire initiatique d'un tout jeune homme, celui d'une maturation psychologique et amoureuse, d'« une éducation sentimentale » depuis sa soumission volontaire, optimiste, enthousiaste et passionnée à l'amour, dans le livre initial, le monobiblos consacré à Julia, jusqu'au rejet et à l'abandon de cette passion mortifère et déceptive au début du dernier livre, au profit d'une ouverture au monde et d'une stratégie aulique. Ainsi assistons-nous progressivement à une inversion du mouvement animant l'élégie qui, de centripète, se fait centrifuge : au couple fusionnel introverti, suivi de l'intrusion du rival, du premier livre succèdent les amours multiples et éphémères, l'intérêt porté aux amours des autres dans le livre II, puis le renoncement au profit d'un élan vers autrui, dans le livre III, sur le mode encomiastique ou autobiographique ; ouverture marquée symboliquement par l'élargissement géographique : le petit monde clos de Malines s'ouvre vers la France et l'Espagne ; aux phases consacrées à Éros succède un réinvestissement de la pulsion de vie sur le terrain de la réussite sociale.
Mais en même temps que nous assistons à cette trajectoire érotique qui impulse un mouvement linéaire au texte poétique, le poète et « narrateur » pose un regard détaché sur sa propre histoire et « se regarde aimer ». Dans une volonté d'autospection, il adopte une visée rétrospective en se plaçant a posteriori, son histoire achevée, pour mieux se moquer de lui-même. Outre cette pratique distanciatrice, l'humour chez Second prend aussi, à l'occasion, la forme du burlesque à l'encontre de textes reconnus comme l'Énéide, de genres poétiques ou de figures mythiques établis. C'est en effet dans le dialogue avec les textes antiques que se constitue la parole de Second ; même si celle-ci intègre largement l'héritage des élégiaques latins (Ovide, Properce et Tibulle) et néo-latins (les Strozzi père et fils, Celtis, etc.), tant sur le plan de l'inventio que sur celui de l'elocutio, elle s'individue grâce le regard critique qu'elle porte sur les dires des aînés et maîtres, notamment en pratiquant tantôt la contaminatio, tantôt l'inversion du sens du discours magistral.