Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 455 pages
Poids : 550 g
Dimensions : 15cm X 22cm
EAN : 9782070284306
Quatrième de couverture
La gloire des vrais poètes est lente, discrète et chaleureuse comme une braise inextinguible, qui habite d'abord le coeur de quelques-uns, puis se propage de proche en proche et de génération en génération pour toujours plus enrichir et réchauffer les meilleurs. Plus intime que toutes, celle de Novalis aura mis un siècle à s'épanouir, deux pour quitter sa langue et arriver jusqu'à nous, beaucoup plus proche et plus vivante dans sa magie, plus efficace et plus utile à l'âme que tant de voix contemporaines déracinées de leur éternité par la rage de leur actualité. L'audiovisuel tambourine, pétarade, multipliant ses agressions et ses violences ; mais entre le lecteur et ce qui est écrit, même si l'on feint de l'ignorer, il y a un pacte de silence qui est le chemin le plus sûr, la voie de toutes les reconquêtes ; car «le chemin mystérieux va vers l'intérieur», mène vers le dedans. L'univers est en nous, et dehors, il n'y a que l'orage des apparences. «Là où il n'y a plus de dieux, règnent les spectres.»
Esprit de haute précision, d'une curiosité intellectuelle extraordinaire, Novalis, de 1772 à 1801, n'aura eu que vingt-neuf ans pour disposer de son génie, inaugurer et fonder le Romantisme, s'initier à l'invisible et opérer cette prodigieuse conversion à la mort (quand il perdit sa bien-aimée) qui lui ouvrit les portes des grands mystères, et lui permit de nous laisser le pur diamant de son OEuvre, réunie ici en français pour la première fois : une oeuvre où bien souvent les mots, réconciliés soudain avec leur vrai destin spirituel, prennent un accent et acquièrent un pouvoir uniques dans l'histoire des littératures, ont une force de pénétration et un retentissement auxquels il suffit de se prêter pour découvrir soi-même, tout simplement, des perspectives nouvelles, immenses et géniales, à son tour.
Lire Novalis ne peut rien apporter à sa gloire : c'est se faire honneur à soi-même et c'est se rendre un bienfait. Quiconque le mérite, en effet, est devenu un autre en quittant sa lecture, et cet «autre» ressemble beaucoup plus à celui que chacun se doit d'être.