Rayon Nouvelles et contes
Oeuvres cynégétiques complètes. Vol. 6. Les gentilshommes chasseurs

Fiche technique

Format : Relié
Nb de pages : 313 pages
Poids : 412 g
Dimensions : 16cm X 21cm
EAN : 9782914390088

Les gentilshommes chasseurs


Paru le
Relié 313 pages
illustrations Matthieu Sordot

Quatrième de couverture

Voici le plus célèbre ouvrage du marquis de Foudras. Le texte emblématique de la vénerie de l'ancien régime, sur lequel se construisit le renouveau de la vénerie française du XIXe siècle. Une remarquable galerie de grands veneurs, d'admirables chasseurs, d'hommes et de chiens, présentée avec passion, humour et talent par l'un des acteurs de ces chasses mémorables.

«Le lendemain, le loup, qui, pendant la nuit, avait pris un petit roquet appartenant au charbonnier, fut mis sur pied en un clin d'œil ; il n'avait pas même été nécessaire de le détourner, car il était si près de nous que la meute l'avait éventé au sortir de la baraque.

«Je le vis passer, et je fus frappé du changement qui s'était fait en lui. Au lieu de s'en aller au petit galop, la queue en l'air, le regard insolent et narquois, il courait à toutes jambes, la queue tombante sur les jarrets, l'œil effaré et apoplectique, le poil hérissé sur le dos, la mâchoire contractée par un affreux sourire qui montrait en plein ses énormes crocs. Je le régalai d'une fanfare qui lui fit faire un bond de côté, ce dont il ne se fût avisé ni la veille ni l'avant-veille. Nos chiens, qui faisaient peut-être les mêmes remarques que moi, redoublaient d'ardeur dans leur poursuite, comme s'ils eussent eu le pressentiment de remporter une victoire si chèrement disputée. Ce que nous fîmes de chemin ce jour-là est fabuleux. Qu'il te suffise de savoir que, vers les trois heures de l'après-midi, et comme nous venions de traverser un cours d'eau à la suite de nos chiens, nous vîmes se dresser près d'un poteau bariolé de deux ou trois couleurs, un homme orné d'une figure hétéroclite, et armé d'une hallebarde réduite par la rouille à l'état d'un bâton de sucre d'orge dans la main d'un écolier. Ce grotesque personnage se planta devant nous, et, dans un baragouin moitié français et moitié allemand, nous demanda qui nous étions, d'où nous venions, où nous allions.

«- Va-t'en aux cinq cents diables, lui dîmes-nous !

«- Mais vous êtes sur les terres de l'électeur de Trèves !

«- Sonne le changement de royaume, dit froidement La Tour-en-Voisvre à Baliveau qui sonna le changement de forêt, le cas présent n'ayant pas été prévu par les faiseurs de fanfares.»

[...] «L'homme à la hallebarde répéta une seconde fois sa phrase :

«- Mais vous êtes sur les terres de l'électeur de Trèves.

«- Eh bien ! répondis-je en jetant un double louis à ce pauvre diable, va dire à Son Altesse Sérénissime, que quatre officiers de la gendarmerie de Lunéville, qui se sont un peu égarés à la chasse, iront lui offrir leurs hommages ce soir, si elle veut bien excuser leurs barbes un peu longues et leurs queues très mal faites.»

Ce volume est le sixième de la collection des Œuvres cynégétiques complètes illustrées du marquis de Foudras (1800-1872), célèbre «gentilhomme chasseur» bourguignon, publiée à l'occasion du deux centième anniversaire de sa naissance. Première édition complète des Gentilshommes chasseurs, contenant Les veneurs français pendant l'émigration paru en 1913 et qui n'avait jamais été recueilli avec les autres nouvelles.

Biographie

Remarquable peintre des très belles années de la vénerie française, du XVIIIe siècle et de la période romantique, le marquis de Foudras (1800-1872) reste le plus grand romancier cynégétique français.

Ses récits haletants, où se croisent chasseurs de légende, veneurs de caractères, femmes de passion, aristocrates impérieux et piqueux de talents, forment une véritable comédie humaine de la chasse. A de passionnantes descriptions de la joie de la quête, de la vigueur du courre ou de la vie des bois et des plaines, Foudras mêle avec bonheur des souvenirs précieux sur l'art de vivre des années fastes de la France, des témoignages historiques et des portraits inédits des acteurs de la chasse de son temps.

Un grand train de maison épuise vite la fortune familiale. En 1839, Demigny, la demeure de Foudras en Saône-et-Loire, est vendue, et une vie de labeur obstiné succède aux fringantes chevauchées. Mais grâce à ses nombreuses relations mondaines et cynégétiques, Foudras est rapidement lancé dans la société littéraire, en pleine période romantique, et acquiert vite une certaine célébrité dans les salons parisiens et les châteaux de province.

Ses souvenirs familiaux, son imagination, son sens de l'observation permettent à Foudras de retracer la vie des gentilshommes campagnards qui furent ses compagnons de jeunesse. Pour les feuilletons des journaux, il croque des personnages typiques : nobles chasseurs, bons vivants et généreux ; paysans braves et dévoués ; saints prêtres ; femmes belles et indulgentes, etc. Le ton est celui des souvenirs, de l'épopée ou encore de la conversation entre gens de bonne compagnie.

Avis des lecteurs

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