Offrande à la poésie

Quand Louis Aragon s'extasiait parce qu'«il faut bien le dire : on n'a peut-être jamais écrit si simplement», son contemporain le critique Paul Jamati affirmait qu'il suffit d'avoir lu un livre de Jean-Richard Bloch pour savoir qu'«il y a un poète dans ce prosateur [...] C'est un certain accent whitmanien, absolument personnel». Et David Cohen, dans la revue Europe, leur faisait écho : «Ecrira-t-on un jour un Jean-Richard Bloch poète ? Il faudrait alors qu'on puisse saisir le ton unique de cette voix et ces inflexions qui sont à lui».

Cette voix, ces inflexions de Jean-Richard Bloch (1884-1947) n'étaient jamais devenues livre. Voici donc une Offrande à la poésie inédite en volume, édition critique précédée d'une préface originale de Denis Montebello, saluant ici la modernité d'un écrivain qui se rêva nomade : «Faute de pouvoir légitimement occuper l'espace, il nous dit, et dans une poésie qui emprunte à la prose sa transitivité, que l'espace l'occupe. Que voyager, toujours, tient lieu d'habitation»...