Rayon Mémoires, journaux intimes
Paris 1926 : la société de minuit : suivi d'un index des lieux et des rues parisiens

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 311 pages
Poids : 485 g
Dimensions : 16cm X 20cm
ISBN : 978-2-917084-57-1
EAN : 9782917084571

Paris 1926

la société de minuit
suivi d'un index des lieux et des rues parisiens

Chez Attila

Collection(s) | Chéri-bibi
Paru le
Broché 311 pages
traduit par Yann Bernal

Quatrième de couverture

(suite de la 4e)

... L'alcool, la maladie, les problèmes d'argent, les fausses gloires ou l'absence de talent sont aussi pour lui des motifs récurrents d'amusement ou d'indignation. Toujours il ressent la nécessité de fixer, niché dans le quotidien, ce degré d'insolite, de frénésie ou de burlesque. Voire d'ennui... Souvent, les cafés sont sinistres, les banlieues désertes, les prostituées banales, la vie plate. Et rapidement le désir de montagne devient pour Hohl une obsession : il se prépare aux pages qu'il écrira à l'été 1926 et qui seront le point de départ de son chef-d'oeuvre, Ascension.

Ce livre (posthume) éclaire sous un jour plus noir, puisqu'il se passe la nuit, le Paris que traverse Hemingway à la même époque dans Paris est une fête. C'est aussi le journal, à la forme assez libre, d'artistes en formation : chaque membre du groupe informel et cosmopolite (peintre, sculpteur, architecte, poète) apporte l'oeil et la sensibilité liés à son art, faisant profiter l'ensemble des secrets de tel immeuble, tel canal ou tel paysage. C'est, enfin, une ébouriffante galerie de portraits acérés et cruels, tant pour les amis de Hohl que pour les touristes en goguette ou les types de la vie parisienne («ce croisement de porc, de tomate et de machine, l'affreux Alder»).

Attila poursuit après le succès d'Ascension, brève et magnifique méditation sur le sens de la vie et sur le destin, la publication de l'oeuvre de Ludwig Hohl.

Biographie

1926, Paris la nuit. Ludwig Hohl a 20 ans quand il débarque dans la capitale après avoir rompu avec sa famille. En compagie d'autres artistes en exil, tout aussi fauchés, il arpente la ville avec une prédilection pour les quartiers mal famés, le long d'un axe place de Clichy-La Villette ou Montmartre-Montparnasse. Gares, bordels, brasseries, dancings de 3e zone, abattoirs, banlieues et hôtels meublés où caresser ses illusions de gloire sont les points de repère de cette société de l'ombre qui passe son temps à boire, marcher et débusquer des coins inexplorés.

De Paris, Hohl décrit la qualité des putes et des vins ; les spectacles de rue ; les trains de banlieue ; les habitués des brasseries ; les matchs de boxe au Vélodrome d'Hiver ; les gesticulations des enfants de choeur ; les Halles au petit matin ; les danseurs sortant nus du bal Bullier ; ou ce voyant de la place de la Nation lui révélant qu'il est «puissant, mais pas exceptionnel, dans l'amour et la sexualité».

Fils de pasteur, né dans le nord-est de la Suisse, Ludwig Hohl (1904-1980) fut expulsé du collège pour avoir incité à critiquer l'enseignement et à lire Nietzsche. De formation autodidacte, il voyage beaucoup durant sa jeunesse, vivant à Paris (plusieurs séjours de 1924 à 1930), Marseille, Vienne, La Haye, avant de s'installer à Genève. Combinant solitude spirituelle et misère matérielle choisie, il habite et travaille au bord du Iac Léman, dans l'ombre d'une cave, n'en sortant que pour faire de l'alpinisme, sa passion.

«Presque tout est autre que ce que presque tous les hommes, presque toujours, s'imaginent.» Hohl ne se fie à rien, ni aux normes, ni aux automatismes, et n'a de cesse que de retravailler la forme, pour mieux ouvrir une voie à la pensée. «Nous dérober à Hohl, c'est nous dérober à nous-mêmes», écrit Dürrenmatt.

Écrivain rare et exigeant, Hohl n'a publié de son vivant qu'un long récit, Ascension, quelques nouvelles, et des milliers de pages de notes à mi-chemin de la poésie et de la philosophie, entre lesquelles il refusait toute séparation.

Une anecdote parmi les milliers qui circulent sur l'auteur. Le jour où il tire un coup de revolver par la fenêtre, Hohl prétend tirer sur Dieu : et au policier qui lui demande s'il croit l'avoir atteint, il répond : «Oui, je crois. Un petit peu. Les pieds.»

Comme les autres fictions étrangères d'Attila, ce livre a été aidé par le Conseil régional de Provence-Alpes-Côte-d'Azur. Il a aussi reçu l'aide du CNL et de Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture.

Avis des lecteurs

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