Passion Napoléon

On aime ou on déteste Napoléon, mais ces sentiments reposent bien souvent sur des images trompeuses. C'est un autre Napoléon que l'historien Jacques-Olivier Boudon nous invite à découvrir en s'appuyant sur de nombreux documents jusqu'ici peu exploités. Un Napoléon communicant, à l'origine de la première politique de «relations publiques» à travers images de propagandes, articles de journaux ou proclamations au peuple français, un Napoléon européen dépeint comme un ogre par les caricatures anglaises et espagnoles tant sa soif de puissance fut immense, un Napoléon pathétique, parfois émouvant, dans ses lettres à Joséphine ou à Marie-Louise, reproduites en fac-similé, un Napoléon intraitable, avec ses frères, avec ses ministres, exigeant par exemple le nom des cardinaux n'ayant pas assisté à son mariage pour les démissionner, un souverain éclairé qui confie à David le soin de travailler sur les costumes de préfet, et toujours un chef de guerre qui aime à se faire représenter sur les champs de bataille. La dimension humaine de Napoléon est essentielle parce qu'elle oblige à sortir de l'image du demi-dieu forgée par la légende.