L'arbre dans l'usage et l'imaginaire du monde

Le séminaire d'ethnobotanique de Salagon de 2002 a consacré une part importante de ses travaux à l'arbre: arbres à la frontière (historique, agronomique, imaginaire) du sauvage et du cultivé; arbres nourriciers; arbres modelés pour les villes; arbres sur le point de disparaître et soudain remarquables... Ce volume réunit dix-sept communications du séminaire. Il a été dirigé par Danielle Musset et Pierre Lieutaghi, et coordonné par Rachel Reckinger.

«S'il existe des plantes herbacées à tout faire dans les climats sans arbres, c'est surtout chez les grands ligneux qu'on rencontre des plantes sauvages "civilisatrices", celles qui fondent des cultures et soutiennent leur essor en fournissant beaucoup, sinon la plupart des matériaux de base. Le bouleau a eu ce rôle dans bien des sociétés septentrionales de l'Hémisphère nord, dans l'aire pacifique etc. [...] Dans les civilisations agricoles, où les céréales ont endossé le statut de fondatrices, certains arbres fruitiers, comme l'olivier méditerranéen, pourront aussi acquérir une part de leurs prérogatives; mais là encore, la forêt reste un arrière-plan nécessaire.

Sauvage ou cultivé, l'arbre étroitement associé à l'histoire des hommes se retrouve fréquemment dans les récits d'origine. On sait à quel point certains arbres comme le chêne, le frêne, le cyprès ou le figuier alimentent les symboles et prennent part aux mythologies.»