Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 294 pages
Poids : 370 g
Dimensions : 13cm X 22cm
EAN : 9782870279274
Politique et religion en France
Quatrième de couverture
Fille aînée de l'Eglise catholique romaine, la France est le pays où les relations entre l'Etat et l'institution ecclésiale ont le plus souvent emprunté une voie conflictuelle. Phénomène ancien, la lutte entre les deux instances a atteint une dimension critique sous la Révolution française qui ouvre une déchirure fondamentale entre la Cité des hommes et la Cité de Dieu. Evénement fondateur de la bipolarité gauche-droite, la Révolution, en s'en prenant à l'Eglise, a lesté les affrontements politiques du poids des attitudes religieuses. Dès la mise en place de la Constitution civile du clergé, les régions conservatrices de forte pratique s'opposeront aux pays «bleus» ou «rouges», indifférents ou peu religieux. Ce lien entre religion et politique va perdurer et se renforcer tout au long du XIXe siècle.
Avec la loi de 1905 (séparation de l'Etat et des Eglises), qui rompt définitivement le lien de l'Etat français avec le catholicisme, l'Eglise se fait de plus en plus discrète dans ses interventions politiques. Néanmoins, les fidèles qui continuent à suivre ses enseignements demeurent solidaires des partis de droite, la gauche recueillant l'appui de tous ceux qui se sont détachés, depuis plus ou moins longtemps, de l'Eglise. Après la Seconde Guerre mondiale, de nombreux travaux effectués sur base des techniques de sondage ont permis d'établir, puis de comprendre, le lien entre attitudes religieuses et comportements politiques.
Le «désenchantement» du monde auquel sont confrontées, depuis plusieurs années, les sociétés occidentales et qui s'accompagne à la fois d'un «bricolage» religieux et d'un effet de «brouillage» dans le domaine politique et idéologique laisse pourtant présager une atténuation, voire une extinction du lien entre politique et religion. Pour autant, et en dépit d'une profonde sécularisation, ce lien demeure encore très étroit. Toutes les enquêtes montrent en effet que la religion continue, comme par le passé, d'être l'une des premières valeurs prédictives du vote.