Rayon Histoire de France
Pont-l'Evêque et ses campagnes aux XVIIIe et XIXe siècles : des veaux et des hommes, un exemple d'oliganthropie anticipatrice

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 286 pages
Poids : 435 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-901952-79-4
EAN : 9782901952794

Pont-l'Evêque et ses campagnes aux XVIIIe et XIXe siècles

des veaux et des hommes, un exemple d'oliganthropie anticipatrice

Chez SPM

Collection(s) | Kronos
Paru le
Broché 286 pages
préface de Jean-Pierre Bardet
Professionnels

Quatrième de couverture

Pont-l'Evêque et ses campagnes aux XVIIIe et XIXe siècles

Pierre Chaunu, dans ses réflexions sur la démographie normande, constatait « l'extrême maturité de cette province » qui dès la seconde moitié du XVIIIe siècle adopte des comportements contraceptifs efficaces. Les effets sont très sensibles dans certaines sous-régions, et particulièrement dans le Pays d'Auge, où, de Deauville à Honfleur, de Pont l'Evêque à Lisieux, la population stagne, et parfois baisse, au cours du XVIIIe siècle.

Le Pays d'Auge fut le champ d'expérience d'une mutation agricole d'un type particulier : Le couchage en herbe. Il s'agissait pour les paysans de permettre ainsi le développement de l'élevage bovin pour alimenter le marché parisien en viande. Ces transformations agricoles ont bouleversé le paysage du Pays d'Auge. La généralisation de la mise en herbe au détriment des labours représente assurément une des clés explicatives des mutations démographiques observées. Il est clair qu'elle réduit l'optimum de peuplement car elle requiert une main-d'oeuvre beaucoup moins nombreuse. L'élevage aurait, en somme, chassé la main-d'oeuvre.

Les paysans ont alors tout tenté pour rétablir l'équilibre : hausse de l'âge moyen au mariage, émigration, mais cela n'était pas suffisant. La réponse la plus significative fut la limitation volontaire des naissances.

Les motivations étaient essentiellement économiques mais on ne peut méconnaître d'autres facteurs comme par exemple les turbulences religieuses qui ont conduit à une déchristianisation progressive des campagnes augeronnes, favorisant ainsi la diffusion des funestes secrets.

La propagation des pratiques contraceptives prit une telle ampleur que la génération née à la charnière des XVIIIe et XIXe siècles, déjà amoindrie par les saignées de la Révolution et de l'Empire, ne fut plus en mesure d'assurer son renouvellement. D'une contraception de nécessité liée aux nouvelles données économiques, on serait passé à une contraception de « confort ». Il s'agirait alors de limiter la descendance pour éviter la dispersion d'un patrimoine qui augmentait dans ce « pays » en pleine croissance économique. L'enrichissement incontestable des Augerons et leur éloignement progressif de l'Eglise représentent sans doute les principaux facteurs explicatifs des changements intervenus dans cette région.

Biographie

Jacques Renard, né en 1962, docteur en Histoire de l'université Paris-Sorbonne, est spécialiste de démographie historique et conduit l'élaboration des enquêtes de démographie à l'université Paris IV-Sorbonne. Il collabore à plusieurs projets internationaux (Etats-Unis, Mexique, Argentine, Italie, Grèce, Malte). Il est actuellement détaché à l'Ecole Française de Rome pour participer à l'étude de la population romaine dans le cadre d'un projet de l'Agence Nationale de la Recherche.
Il a publié plusieurs articles d'analyse technique, deux ouvrages de prospective démographique (avec le professeur Pierre Chaunu, La femme et Dieu en 2001 et Essai de prospective démographique en 2003 aux éditions Fayard) et un dictionnaire (1914-1918, Dictionnaire des combattants de la Manche « morts pour la France », deux volumes, 1 600 pages, en 2008 chez SPM).

Avis des lecteurs

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