Portraits décalés

« Ce qui frappe d'abord, à l'entame de la lecture de portraits décalés de Khalifa Touré, dès l'avant-propos, c'est que cet écrivain, qui avoue « sa peur des zones d'ombre, des espaces inconnus chez les hommes », fait lui-même peur à qui ose entreprendre de pénétrer dans ce livre-labyrinthe d'où, seuls quelques rares élus, les « happy few » que disait Stendhal, pourraient émerger avec un reste de souffle. Khalifa on le sent a la qualité énorme des grands écrivains, philosophes, poètes, dramaturges, et romanciers qu'il a réellement lus, intégralement, et qui, mis ensemble, lui ont conféré le beau style qui est le sien. »

Tels sont les propos du préfacier qui en quelques mots résument ce livre agréable à lire par sa force poétique et la qualité de sa langue.

Portraits décalés est une grande découverte. C'est un assemblage apparemment hétéroclite de cinquante portraits divers et variés que l'auteur « a décidé de nous présenter de façon très partiale, en mettant l'accent sur un ou deux aspects de leur personnalité objective... mais avec une aperception qui lui est proprement personnelle, peut-être discutable mais surement plus profonde, avec des mots très justes. »

Tour à tour Nelson Mandela, Ruben Um Nyobe, Marguerite Barankitse, Henri Curiel, Sony Labou Tansi, Stephen Hawking, Srinivasa Ramanujan, Cornel West, Sydney Poitier, David Blackwell, Ibrahima Sali, Chinua Achebe, Cheikh Anta Diop, Aminata Sow Fall, Jules F Bocandé, Larbi Ben Barek, Aretha Franklin, Joseph T Pouémi, Abdoulaye Wade et tant d'autres défilent devant nous avec des visages décalés. Ces profils décalés sont appelés à faire bouger notre « landerneau littéraire national et même au-delà, les amoureux des Lettres (...) »