Pour que vive la rose

Pour que vive la rose

En cette neuf-cent-soixante-dixième année qui suit la nativité de Notre Seigneur Jésus-Christ, mon humble personne, frère Bèra de Landévennec, compagnon serviteur de Dieu, je vous parle, gens de votre temps, comme il vous plaît d'entendre le langage et l'écrit. Toutefois sachez que tout ce qui m'a été enseigné en ma jeunesse n'avait pas les formes de maintenant et que le chant d'une parole faisait différence à un même mot.

... Vive et alerte, la plume de Fulbert court sur le vélin et je ressens une juvénile exaltation à dicter ces premières lignes, car ce qui va suivre narre les heures passées auprès de l'homme qui m'a offert le miel d'un art merveilleux dans lequel j'ai puisé abondamment pour fertiliser la terre qui a nourri mon savoir.

En 913, après l'annonce du débarquement d'une horde de Vikings, Bèra, jeune novice d'une l'abbaye bretonne est envoyé dans la montagne auprès d'un vieil ermite pour y recueillir le secret des mesures qui proportionnent nos cathédrales. D'aucuns prétendent qu'il est le fondateur des compagnons bâtisseurs.