Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 171 pages
Poids : 333 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782710115335
Professeurs et élèves
les bons et les mauvais
Quatrième de couverture
«Une culture bloquée sur un temps scolaire est la négation même de la culture scientifique. Il n'y a de science que par une Ecole permanente. C'est cette école que la science doit fonder. Alors les intérêts sociaux seront inversés : la Société sera faite pour l'Ecole et non pas l'Ecole pour la Société.» Ainsi Gaston Bachelard concluait-il, en 1938, La formation de l'esprit scientifique.
Ces propos prophétiques sont plus que jamais d'actualité. L'école s'est épuisée à courir après la société, à en singer le fonctionnement, à en copier les principes. Elle y a parfois perdu son âme, sacrifiant la coopération et l'entraide au profit de l'arrivisme individualiste, cherchant à aller toujours plus vite alors que l'éducation exige d'accepter de perdre du temps. Elle a transformé les savoirs en marchandises au lieu de préserver le caractère gratuit de la culture et de la création. Il est temps que, sans complexe, l'école s'assume comme «contre-modèle» possible dans un univers dominé par le profit. Il est temps que les éducateurs acceptent, sans hésiter, leur fonction de «résistance», face à toutes les formes de marchandisation...
Mais, pour autant, nous ne devons pas nous réfugier dans l'incantation nostalgique et le regret du «bon vieux temps». L'histoire ne revient jamais en arrière et ceux qui le croient laissent simplement la bride sur le cou aux profiteurs de toutes sortes. L'Ecole peut, en revanche, affirmer haut et fort ses principes et ses valeurs et revendiquer qu'elles soient prises au sérieux par la société tout entière : parier toujours sur l'homme et sa capacité à dépasser ses échecs, promouvoir toutes les formes de solidarité, lutter pour l'émancipation des êtres contre les emprises de toutes sortes. L'idéal de l'Ecole peut devenir aujourd'hui l'idéal de la société tout entière et celle-ci, alors, pourra se définir comme une véritable «société éducative».
Le mérite de l'ouvrage que nous propose ici l'UNSA Education est, précisément, de sortir des débats d'arrière-garde et de nous placer, d'emblée, dans le registre de l'avenir. Avec le souci constant de rappeler les principes fondateurs et de les incarner dans des propositions concrètes, l'UNSA Education dresse un tableau particulièrement suggestif de ce que pourrait être une société où l'éducation soit reconnue comme une valeur fondatrice, en nous soumettant ici un véritable projet. Au moment où beaucoup s'accordent pour constater que la France est en panne de projet de société, le travail réalisé par l'UNSA Education devrait faire date et devenir très vite un texte de référence. Autant dire que sa lecture s'impose.
Philippe Meirieu