
Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 240 pages
Poids : 345 g
Dimensions : 16cm X 24cm
ISBN : 978-2-296-08379-0
EAN : 9782296083790
Quatrième de couverture
Le nouvel éclairage urbain au XIXe siècle, modifiant la sensibilité et la perception de l'espace, du temps et de la société, est à l'origine d'un nouveau regard, de nouveaux modes d'appropriation de la ville et de nouvelles poétiques caractéristiques de la modernité.
À la figure du veilleur de nuit du romantisme allemand, qui traverse les rues désertes en déclinant les heures, spectateur nocturne et solitaire, figure d'un poète désespéré, succède celle d'un flâneur qui se fait noctambule et voyeur de la vie citadine plongée dans de singulières ténèbres qui, sous les nouveaux lampadaires, prend un nouveau visage. Poètes, peintres, et plus tard cinéastes sont attirés par les aventures de la nuit qui bouleversent le sentiment de la profondeur, remettent en cause les lois de la perception, donnent naissance à d'inouïs vertiges. Le vide, le noir et le nu, la rencontre insolite, la fulgurance de l'apparition dans les ténèbres caractérisent l'atelier de nos rêves et de nos fantasmes qu'est le manteau de la nuit. Et après le gaz, la fée électricité vient fasciner les imaginations ouvrant un imaginaire poétique insondable et infini, patrie d'un écrivain comme Julien Green et d'un cinéaste comme Alain Resnais, tous deux sensibles aux temporalités différentes qu'ouvrent « les yeux de la nuit » (Novalis) et qui sont autant de portes au souvenir et à la mémoire. La promenade nocturne, à la fois synesthésique et cinétique, s'apparente à une quête hasardeuse que le terme même de dérive illustre parfaitement. De l'homme des foules d'Edgar Allan Poe aux dériveurs nocturnes situationnistes une parenté s'instaure que cet ouvrage met en lumière.