Fiche technique
Format : Broché sous jaquette
Nb de pages : 326 pages
Poids : 496 g
Dimensions : 14cm X 23cm
EAN : 9782841620807
Raising Cain
représentations du blackface, de Jim Crow à Michael Jackson
Quatrième de couverture
1820, marché Sainte-Catherine, New York : près du port, des « nègres » dansent pour gagner quelques anguilles. À l'origine monnaie d'échange, ces danses deviennent une marque culturelle pour le lumpenprolétariat bigarré fasciné par le charisme et la gestuelle noirs. Fin du XXe siècle, de part et d'autre de l'Atlantique ou sur MTV : Michael Jackson et M.C. Hammer se déhanchent avec des pas de danse et des gestes identiques aux danseurs d'anguilles. Pourquoi ces gestes ont-ils perduré ? Quels processus d'identification ont-ils mis en oeuvre ? À qui appartiennent-ils ? Aux Noirs qui les ont créés, ou aux Blancs qui, une fois grimés en noir (blackface), les ont copiés et assimilées ? Raising Cain, à travers l'histoire des ménestrels du blackface (T.D. Rice, Dan Emmett, Jim Crow...) et des lieux de formation de la culture américaine, explore cette longue mutation d'une culture folk limitée aux frontières d'un marché multi-ethnique en une véritable culture populaire où l'échange et la reconnaissance de gestes signent une appartenance. Esclaves ou fugitifs noirs, mariniers ou journaliers blancs, tous vivaient dans les mêmes conditions d'une classe ouvrière luttant pour que la culture dominante les laisse libre d'échanger les marques de reconnaissance culturelles qu'ils partageaient. Du sifflement de Bobolink Bob sur le marché Sainte-Catherine à celui d'Al Jolson dans Le Chanteur de jazz, du Benito Cereno de Melville au Caïn de Bob Dylan, des peaux d'anguilles portées en guise de serre-tête aux dreadlocks afros, W. T. Lhamon Jr. Offre une magnifique histoire de ces signes culturels qui, après avoir vaincu les forces d'oppression qui tentaient de les étouffer, font aujourd'hui partie de notre quotidien.