Rapport économique sur l'Afrique 2005

Commission économique pour l'Afrique

La pauvreté est beaucoup plus criante en Afrique que dans les autres régions en développement. Le fait qu'elle soit chronique et qu'elle ne fasse que s'aggraver est très difficile à comprendre. La part de la population totale vivant avec moins d'un dollar par jour, 46 %, est plus importante que pendant les années 80 et 90, et ce malgré la hausse significative du PIB en Afrique ces dernières années. Cela s'explique par le fait que le niveau de la pauvreté n'a pas réagi en fonction de la croissance économique et qu'à la base de cette tendance, la plupart des gens sont sans emploi ou n'ont pas de sources de revenus sûres.

Diverses raisons ont été avancées pour expliquer le manque de réactivité du phénomène de la pauvreté en Afrique face à la croissance économique. D'abord l'insuffisance du taux de croissance : Pour réaliser le premier des Objectifs du Millénaire pour le développement, consistant à réduire de moitié le nombre de pauvres d'ici 2015, les pays africains ont besoin d'un taux de croissance estimé à 7 % par an. Un tel niveau de croissance est nettement supérieur à la moyenne d'à peine 4 % enregistrée ces dix dernières années.

La transformation des économies africaines, à savoir le passage d'une agriculture traditionnelle peu productive à une agriculture à valeur ajoutée plus élevée, axée sur la transformation des produits, le développement des secteurs industriel et des services qui saisiront les opportunités offertes par la mondialisation font partie des conditions préalables indispensables à la création d'emplois décents. Un leadership politique est nécessaire pour donner une plus grande priorité à la création massive d'emplois dans les programmes de développement, notamment dans les stratégies de réduction de la pauvreté.