Mars 1788-avril 1792

La Révolution, à Quimper et Pont-l'Abbé, ne s'est pas passée comme ailleurs. Cette différence reste un mystère que la seconde partie des lettres adressées au dernier baron de Pont-l'Abbé permet d'éclaircir en partie.

Les auteurs des lettres étaient dans le tome 1 Anne-Jacques Le Coq du Parc, régisseur puis «procureur fiscal» de la baronnie de Pont-l'Abbé, et l'abbé franc-maçon André de Reymond, conseiller au présidial de Quimper et «procurateur» du baron pour toutes les questions judiciaires. Ce dernier n'écrit plus, entièrement absorbé dans les affaires politiques. Seul le procureur fiscal Le Coq, malgré son angoisse, continue à s'adresser au dernier baron de Pont-l'Abbé.

Celui-ci, Jean-Georges-Claude Baude, se divise: d'un côté, il signe contre le roi et pour la noblesse en Bretagne, de l'autre il est proche du roi à Paris. Il devient même, en septembre 1791, le numéro deux de la garde constitutionnelle du roi et on l'accuse de comploter pour faire évader le souverain de Paris. Nous donnons des documents pour examiner cette accusation.

D'autres documents décrivent avec précision la seigneurie de Pont-l'Abbé à la veille de la Révolution et le fonctionnement des moulins du pont.

Nous avons aussi ajouté une longue lettre d'Augustin Le Goazre de Kervélégan à un ami en novembre 1788, parce qu'elle explique avec minutie les enjeux politiques quimpérois de l'époque, et une chronique du sénéchal Théophile Laënnec du mois d'août 1789, également à Quimper, pleine d'ironie et de détails.

Une annexe finale, en écho aux lettres, fournit de très nombreuses précisions sur le prix local des grains dans les années 1780 et sur l'arc-en-ciel des poids et mesures des grains.