Réfugiés et détenus de la guerre d'Algérie

Le 25 novembre 1954, alors que l'insurrection embrase l'Algérie depuis plusieurs semaines, des membres du Conseil du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) débattent à Genève de l'opportunité d'intervenir pour contrôler les conditions de détention des indépendantistes, réels ou supposés, arrêtés en grand nombre par les services de police français.

En 1955, Pierre Mendès France autorise une première mission du CICR sur le territoire algérien. Suivront dix autres missions dont la dernière, en 1963, consacrée aux auxiliaires de l'armée française internés ou emprisonnés après l'indépendance. Parallèlement, à partir de 1957, les délégués du CICR conduisent des opérations de secours matériels aux populations déplacées par les militaires français dans des camps de regroupement et à celles parties se réfugier au Maroc ou en Tunisie.

Plus de six cents photographies, prises par les délégués du CICR à l'occasion de leurs missions dans ces différents camps - d'internement, de regroupement et de réfugiés - mettent en lumière ce qui a longtemps été occulté : la brutalité d'une répression, revendiquée officiellement par la France comme politique de pacification.

Un tiers de la population rurale (civils, indépendantistes, auxiliaires de l'armée française) s'est vu déplacer à cause des violences du conflit et des opérations de l'armée française. Cet ouvrage illustré, enrichi d'une dizaine de témoignages, le relate tout en appelant à l'apaisement des mémoires de part et d'autre de la Méditerranée.