Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : XXVII-501 pages
Poids : 559 g
Dimensions : 14cm X 22cm
ISBN : 978-2-912639-60-8
EAN : 9782912639608
Révolution et contre-révolution en Allemagne, 1918-1920
de la fondation du Parti communiste au putsch de Kapp
Quatrième de couverture
Révolution et contre-révolution en Allemagne, 1918-1920 propose une reconstruction des événements des deux premières années cruciales de l'après-guerre, réalisée avec une documentation extraordinairement ample et riche en détails. Cet ouvrage est mis pour la première fois à disposition du lecteur de langue française. Il s'agit d'un matériel précieux, non seulement parce qu'il fournit une contribution historiographique certaine, mais aussi parce que s'en dégage une réflexion politique d'une importance remarquable.
Les événements traités dans le texte doivent être effectivement connus, étudiés, assimilés, parce qu'ils font partie de l'histoire d'une défaite stratégique d'une exceptionnelle portée. Une issue différente de cette lutte au coeur de l'Europe au début des années 1920 aurait sans aucun doute changé le cours de l'histoire du XXe siècle à l'échelle continentale autant que mondiale. Avec un prolétariat au pouvoir en Allemagne, la part européenne de la stratégie bicontinentale de Lénine se serait réalisée, donnant un tout autre souffle aux luttes en Orient et même en Russie.
Des phénomènes contre-révolutionnaires tels que le stalinisme ou le nazisme n'auraient vraisemblablement pas trouvé de conditions favorables à leur développement. L'époque de l'impérialisme aurait pu mourir dès sa naissance. Dans tous les cas, cela aurait été une autre histoire, certainement dense en inconnues et peut-être aussi en défaites, mais avec des conséquences probablement moins dévastatrices pour le mouvement ouvrier et pour la tradition communiste.
Cet ouvrage analyse les événements qui vont de la révolution de novembre 1918 au putsch de Kapp en mars 1920. Trois thèmes en émergent, qui donnent à réfléchir.
Le premier thème est sans aucun doute le rôle contre-révolutionnaire de la social-démocratie allemande.
Le second thème est celui des énergies manifestées par le prolétariat allemand lors d'un processus révolutionnaire objectif, même s'il est la somme des multiples subjectivités des militants du mouvement de classe.
Le troisième thème, peut-être le plus remarquable, est celui des limites et des insuffisances du mouvement politique révolutionnaire, de l'organisation qui aurait dû conduire ce processus en utilisant au mieux l'abondance d'énergies que la classe mettait à disposition. L'analyse des événements met en évidence le manque de direction et de centralisation des luttes, l'inconsistance des liaisons entre les différents détachements de classe, en particulier entre les conseils d'ouvriers et les conseils de soldats, l'absence fréquente d'indications tactiques concrètes sur ce qu'il faut faire et comment.
Le mouvement de classe n'a pas besoin de reconstructions hagiographiques centrées sur des figures révolutionnaires immaculées que des ennemis puissants et détestables auraient écrasé. Il a besoin d'une analyse des erreurs, d'une critique des limites stratégiques de ses dirigeants, d'une évaluation exacte de ses insuffisances organisationnelles. La puissance des adversaires (et parfois aussi leur cruauté gratuite) doit entrer en ligne de compte dès le début.
(de l'introduction)