Rivages contigus

L'amitié est toujours à conquérir entre deux êtres.

J'ai rencontré Isabelle Poncet-Rimaud il y a quelques années déjà. J'appréciais sa poésie avant de découvrir une amie. Son inspiration - mot tabou, je le sais ! - est très éloignée de la mienne. C'est l'une des raisons pour lesquelles je lui ai suggéré d'écrire ce recueil où deux voix se cherchent, se répondent, se complètent, parfois en se mêlant.

Nous étions convenus de nous laisser du temps sans fixer de date à l'interruption d'un échange qui a duré près de deux ans.

«Dans le temps, comme dans la mort, il n'y a rien à penser : le temps n'est pas fait pour qu'on y pense» affirmait Jankélévitch. J'ai parfois envie d'appliquer cette définition à la poésie ou à l'amitié qui se nourrissent toutes deux de temps donc de mort, mais aussi de fraternité.

Denis Emorine

Laisser la mer couvrir le sable, rendre au sable le sel de la mer.

Donner, recevoir, écouter, restituer, s'ouvrir à l'appel de l'autre, se livrer, au risque d'être.

Ainsi nos mots, dans l'inlassable mouvement de la quête fraternelle ont-ils tenté de questionner et de répondre au plus près du cœur, dans la confiance et la réciprocité de l'amitié vraie.

Ces poèmes «à réagir» et «en écho» ne sont pas compilation choisie mais dialogue authentique, lettres écrites par-delà les mots, où nos sensibilités différentes se sont rejointes jusqu'à parfois se confondre !

Superbe expérience, passionnante et bouleversante dont je ne saurais trop remercier Denis qui en eut la magnifique envie.

Isabelle Poncet-Rimaud