Rochefort

Laurent Bonnet, natif de Rochefort, et issu d'une vieille famille rochefortaise, nous transporte avec passion dans ce Rochefort des années 1930 aux années 1980. Images anciennes et textes ponctués de témoignages nous font revivre ce passé pas si lointain. « Le regard subjectif a cette capacité à appréhender avec émotion une époque, son état d'esprit, ses rites. Les images de cette quotidienneté nous transportent dans un Rochefort oublié qui, l'espace d'un Livre, revit », affirme l'auteur.

On pense à ces photographies de réfugiés espagnols accostant en chalutier pour fuir la guerre d'Espagne, puis cette terrible vision d'une mairie investie par l'occupant lors de la Seconde Guerre mondiale, et enfin la Libération et les troupes du groupe Bir'Hakeim... Avant leur départ, les soldats du Reich pratiquent la politique de la terre brûlée. L'arsenal n'est plus qu'un champ de ruines : son fleuron, la Corderie Royale est dévastée par les grenades incendiaires.

Puis vient le temps des trente glorieuses. Dans les années 1950, la porte de l'arsenal s'ouvre sur une petite Amérique et son « amerïcan way of live ». La jeunesse rochefortaise danse au son des big bands américains.

La décennie suivante, une autre danse, nourrie, elle, de comédie musicale, anime les rues de la ville de garnison, et notamment la place Colbert : on tourne Les Demoiselles de Rochefort.

Années 1970, la Corderie Royale renaît de ses cendres, les voitures se pressent sur le nouveau pont à travée levante, inauguré en 1967, en remplacement du transbordeur.

La cité de Colbert concilie alors passé prestigieux et modernité, ouvrant une nouvelle ère...