Royaumont est le seul lieu au monde où Bueno Aires est à vingt mètres de Téhéran

"Royaumont es el único lugar en el mundo donde Buenos Aires queda a veinte metros de Teheran"

Photographies de Gilles Abegg

Textes de Frédéric Deval

Royaumont est devenu l'un des lieux dans le monde où s'expérimente, sur la base de rencontres personnelles, le croisement des langages musicaux, nés de la mondialisation et de la migration des esthétiques. Ce que le grand Dino Saluzzi (photo de couverture), compositeur, improvisateur et bandonéoniste argentin, résume par cette formule : «Royaumont est le seul lieu au monde où Buenos Aires se trouve à vingt mètres de Téhéran».

La photographie de Gilles Abegg est une écriture de la rencontre musicale. C'est en amoureux de la musique qu'il l'aborde, c'est son rythme qu'il épouse jusqu'au geste qui déclenche.

Sur vingt ans, entre l'aventure du Mahabharata de Peter Brook et celle de Royaumont, sa sensibilité au dialogue entre les cultures s'est imposée, s'exerçant du théâtre à la danse, puis de la danse à la musique. On peut saluer dans ce livre, comme dans l'exposition rétrospective «Scènes de rencontre» présentée dans le cloître de Royaumont en 2005, un échange rare entre la photographie et la musique.

Tour à tour témoin privilégié ou instigateur de ces rencontres musicales, Frédéric Deval approche la musique comme un art d'être ensemble. Dans cet essai, il tente de discerner dans un même élan la personnalité et la présence des musiciens rencontrés, et les lignes de force qui travaillent aujourd'hui les musiques dans une dynamique transculturelle.