Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 641 pages
Poids : 700 g
Dimensions : 17cm X 20cm
ISBN : 978-2-84066-609-7
EAN : 9782840666097
Rwanda, entre crise morale et malaise esthétique
les médias, la photographie et le cinéma à l'épreuve du génocide des Tutsi (1994-2014)
Quatrième de couverture
Cet essai d'envergure retrace l'histoire de vingt années d'images ayant pour origine le génocide des Tutsi du Rwanda. De nombreux qualificatifs, trop souvent réducteurs et contradictoires, servent à définir les cent jours durant lesquels plus de 800 000 Tutsi furent assassinés, d'avril à juillet 1994 : « génocide sans images », « génocide en direct », « premier génocide télévisé »... Au lendemain d'une couverture controversée, les médias furent montrés du doigt pour n'avoir pas su dresser la chronique d'un « événement annoncé » ou, au contraire, pour avoir privilégié l'information spectacle aux dépens de la dénonciation politique. Le cinéma comme la photographie se sont chargés, dans une remarquable précocité, de déconstruire la logique des mass-médias en lui opposant les preuves effectives de l'horreur, en traquant ses traces dans les corps et dans les voix des victimes ou de leurs tortionnaires.
À travers le prisme de l'histoire rwandaise se sont ainsi rejoués les grands débats sur l'image nés du paradigme de la Shoah et de la crise du photojournalisme, forgeant au fil des représentations les pourtours d'un malaise à la fois moral, politique et esthétique. Afin d'en sonder la nature, l'auteur a choisi de commencer par remonter le fil des images, au plus près des trajectoires des photographes et des cameramen qui furent, en 1994, les témoins parfois incrédules de ce « génocide de proximité ». Dans un second temps, il arpente dans toute son ampleur un corpus d'oeuvres à l'articulation du cinéma et de la photographie, où se révèlent les enjeux sensibles de la mémoire post-génocide. Riche de nombreux témoignages, ce livre polyphonique mêle de manière inédite approche historienne et réflexions théoriques sur les pouvoirs et les limites de la représentation. Aux confins de l'esthétique et du politique, il est le lieu d'une interrogation profonde sur la place décisive de l'art et des images, à l'épreuve du dernier génocide du XXe siècle.